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vendredi 11 janvier 2008

Une anthropologue constate qu'à la recherche d'une image de marque, les avocats et les avocates ont soif d'idéal

La crédibilité constitue un critère essentiel dans l'exercice de la profession d'avocat, estiment les juristes québécois. Une forte personnalité, l'intelligence, la connaissance des lois et la combativité figurent également au nombre des qualités nécessaires que doit posséder tout avocat digne de ce nom. C'est ce qui ressort, entre autres résultats, d'une enquête menée par Geneviève Brisson, dans le cadre de son mémoire de maîtrise réalisé sous la supervision de Jean-Jacques Chalifoux, du Département d'anthropologie.

Pour les fins de son projet, Geneviève Brisson s'est inspirée d'une étude américaine réalisée en 1982 auprès de juristes de Chicago. De cette enquête, les auteurs ont dégagé trois «idéaux-types» de l'avocat: le «Héros», présenté comme agressif, compétitif et énergique; «l'Altruiste», de caractère aimable, compréhensif, juste et accommodant; enfin, le «Retors», qualifié notamment de fuyant, d'escroc et de manipulateur. Geneviève Brisson a ensuite voulu savoir comment «réagissaient» les avocats québécois à ces idéaux-types américains, en interrogeant et en discutant avec 29 avocats de la région de Québec.

«Pour les avocats, la profession répond au type social du héros parce qu'ils considèrent que leur titre leur attribue un statut privilégié dans la société, affirme la chercheuse. Ils estiment que ce statut leur permet d'occuper une position sociale importante, comparable à celle des autres membres de l'élite traditionnelle au Québec, comme par exemple les médecins.» Vivant constamment au coeur des conflits, utilisant la parole pour se battre, l'avocat court constamment des dangers et s'implique par ses actions. Son but: gagner sa cause. Des exemples de super-héros rapportées par les avocats interrogés: Guy Bertrand, Marcel Aubut, Serge Ménard et Laurence Corriveau.

Une grande oreille
Par ailleurs, l'idéal-type de l'avocat altruiste est perçu par plusieurs intervenants comme la raison d'être de la profession. Animés par le désir de rendre service et d'aider les gens «dans la mesure du possible», ils considèrent que la pratique du droit peut être un moyen d'améliorer la société et de participer au changement social. Plusieurs des avocats rencontrés associent d'ailleurs cet idéal-type à la pratique dans les bureaux d'Aide juridique, là où la ligne de démarcation entre les problèmes d'ordre juridique et ceux d'ordre social est plutôt floue.

De même, certains avocats estiment que la notion d'aide est différente pour les praticiens en droit civil et ceux en droit criminel, rapporte Geneviève Brisson: «Certains praticiens en droit criminel se considèrent parfois travailleurs sociaux car à Québec, disent-ils, "le criminel c'est de la misère humaine" où "le côté humain du travail apparaît très important". Par contre, leurs confrères du civil sont associés à des questions d'argent: ils "travaillent avec des sous, il n'y a pas de victime".»

L'avocat du diable
Finalement, le type du Retors est défini comme le pôle négatif de la profession, opposé en cela aux types du Héros et de l'avocat altruiste. Oui, on retrouve bel et bien des «filous» et des «blagueurs», au sein de la profession, racontent les avocats interrogés. Animés par la recherche du profit personnel, ceux-ci utiliseraient des pratiques déloyales et abuseraient de leurs clients et du système judiciaire. Cette attitude aurait pour effet de ternir l'image de la profession auprès du public. En revanche, l'image négative de l'avocat véhiculée au cinéma et à la télévision serait hautement exagérée, estiment les participants à cette recherche.

RENÉE LAROCHELLE

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